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QUELLES EVOLUTIONS POUR L’ENTREPRISE VITICOLE DE DEMAIN ?

Novembre 2020

Jusqu’à il y a encore peu de temps, les transmissions de domaines s’effectuaient en grande majorité au sein du cercle familial, et l’entreprise viticole évoluait en douceur dans un cadre relativement conforme à celui des générations précédentes.

Force est de constater qu’aujourd’hui, le monde viticole est à un tournant de son histoire. Les enfants de vignerons ou de propriétaires de domaines viticoles ont l’opportunité d’étudier et/ou de voyager facilement et il est ainsi plus facile pour eux d’appréhender différents métiers.

Le temps est venu de mener une réflexion sur l’entreprise viticole de demain.

D’une part, même si les transmissions familiales sont encore fréquentes, elles sont moins nombreuses qu’autrefois, et par ailleurs, des facteurs d’ordre environnementaux, humains et technologiques viennent bousculer les pratiques habituelles obligeant l’entreprise viticole à se réinventer pour s’adapter.

Quels sont les axes clefs et les pistes d’évolutions à venir pour l’entreprise viticole ?

L’entreprise viticole se trouve aujourd’hui au cœur de cinq axes d’évolutions opérationnels majeurs conséquences des évolutions de la filière elle-même.

A l’intérieur de chacun de ces axes, des trajectoires qui mènent au changement peuvent être imaginées, évoquées, et ce sont l’ensemble des acteurs du monde viticole d’aujourd’hui et de demain qui statueront sur les pistes qu’ils emprunteront.

 

1- Axe environnemental :

On entend chaque jour parler dans les médias des effets du changement climatique. Bien entendu la viticulture n’échappe pas à ses conséquences. Les pics de chaleur enregistrés ces dernières années et les prévisions des scientifiques sur l’évolution des températures conduisent à imaginer des solutions de protection des vignes face aux effets du gel et de la sécheresse, ainsi que des méthodes de vinification différentes prenant en compte l’augmentation naturelle des degrés du vin.

Un déplacement des zones de productions viticoles actuelles plus au Nord, fait également partie des pistes d’évolutions possibles en réponse aux effets du dérèglement climatique.

Par ailleurs la viticulture est un secteur dont la pratique peut avoir un impact sur les causes du changement climatique. De nombreux vignerons, conscients de l’enjeu que représente la réduction de l’empreinte carbone, réfléchissent à leurs méthodes culturales et les transforment ; ou travaillent par exemple davantage leurs sols pour réduire ou abandonner définitivement l’usage des désherbants.

La robotisation des exploitations viticoles peut-elle elle aussi être considérée comme une piste avantageuse et admissible pour réduire l’impact environnemental ?

 

2- Axe Ressources humaines :

Il y a encore quelques temps, le vigneron gérait souvent seul ou accompagné de son épouse ou d’un membre de sa famille, l’ensemble des tâches requises par le domaine viticole, y compris les tâches techniques, administratives et commerciales.

On observe que la tendance est en train de changer peu à peu.

Les entreprises viticoles se structurent, employant des salariés spécialisés sur des tâches plus précises. L’objectif étant de réunir une pluralité de talents spécifiques autour d’un but commun. Le chef d’entreprise devient alors l’élément fédérateur des talents en présence qui exercent leurs fonctions dans l’un des cinq pôles suivants :

  • Culture de la vigne
  • Vinification
  • Commercialisation
  • Administratif
  • Communication (compétence nouvelle pour le vigneron indépendant)

Le recours à la prestation de services sur des tâches spécifiques fait également partie des voies d’évolutions actuelles des ressources humaines au sein de l’entreprise viticole. Tendra-t-elle à devenir plus fréquente ?

 

3- Axe Commercial :

Force est de constater que le consommateur se trouve aujourd’hui face à une offre multiple, souvent peu lisible pour lui, et au travers de laquelle il dit parfois peiner à faire son choix.

Orienter le client dans un choix simple, répondant à sa demande, en adoptant des stratégies de communication innovantes et didactiques apparait donc être un enjeu de taille. (Les Echos ont publié en février 2020 un article intéressant à consulter, intitulé Les startups qui aident les consommateurs à comprendre le vin.)

A ce titre le développement de l’œnotourisme permet d’apporter au consommateur une connaissance du produit acheté et de ses étapes de transformation (sans compter qu’il fidélise également le consommateur auprès du producteur). De nombreux vignerons l’ont aujourd’hui bien compris et s’attachent à recevoir tout au long de l’année une clientèle friande d’informations factuelles sur le vin qu’ils consomment.

Au-delà de cette source de ventes aux particuliers, la question des lieux de vente du vin doit être mûrement réfléchie et définie par les vignerons.

Les outils numériques actuels ont modifié les comportements d’achat des consommateurs et les vignerons se doivent d’être à l’écoute de ces évolutions.

Une veille et une adaptation constante aux nouvelles technologies utilisées par les clients est gage de visibilité pour le vigneron.

 

4- Axe Consommation :

Les modes de consommation, eux aussi, évoluent. La consommation que l’on appelle « régulière » (27 % des consommateurs) cédant la place à une consommation dite « occasionnelle » (63 % des consommateurs), dans laquelle le vin revêt une dimension moins alimentaire que festive. Source : Hors-Série de La Revue des Vins de France.

La consommation de vin connait une pleine révolution.

Le phénomène des boissons désalcoolisées progresse. Il est aussi question de la mise en place des normes alimentaires sur les étiquettes.

Le consommateur a aujourd’hui de nouveaux réflexes sur le plan quantitatif :  il achète en plus petite quantité et stocke moins. Les achats s’orientent en effet davantage vers des vins prêts à boire, adaptés à une consommation immédiate, au détriment du stockage en cave.

 

5- Axe Croissance des surfaces : taille de l’entreprise viticole :

Alors que les surfaces globales diminuent (-8% entre 2000 et 2010 sur le Val de Loire source AGRESTE), l’accroissement de la surface semble aujourd’hui déterminant dans la stratégie de développement des entreprises viticoles.

Dans un souci de rentabilité, nombreuses sont les entreprises viticoles qui se penchent sur l’accroissement de leur surface de production.

La mutualisation de la masse salariale et des outils alloués aux fonctions de conditionnement et de commercialisation se pose aussi comme une voie alternative possible pour réduire les coûts structurels et accroître la rentabilité des entreprises viticoles.

 

Que ce soit à travers de l’axe environnemental, ressources humaines, commercial, consommation, ou lié à la croissance des surfaces, les évolutions de l’entreprise viticole se dessinent peu à peu.

Les vignerons arrivant aujourd’hui à l’aube de la retraite ont dû s’adapter à une première vague de changements. La nouvelle génération est, elle, aujourd’hui confrontée de plein fouet à des enjeux de taille qui viennent considérablement et structurellement modifier l’organisation des domaines viticoles (Cette génération qui arrive connait les obligations légales et ces enjeux). Il appartient aujourd’hui à tous les acteurs repreneurs de vignobles de comprendre et de poursuivre les évolutions requises par le contexte pour construire leur entreprise viticole de demain.

 

 

Depuis plus de 10 ans AMPELIO accompagne des transactions viticoles sur le Val de Loire.

Elles sont le fruit de notre méthodologie et de notre expertise en transmissionreprise ou reconversion viticole.

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