Septembre 2022 – LA VITICULTURE BIOLOGIQUE
Aujourd’hui en France, 17 % du vignoble est certifié en agriculture biologique ou en conversion en AB. Soit près de 140 000 hectares de vignes repartis sur 10 000 exploitations.
Chaque année, de nouveaux domaines viticoles se tournent vers l’agriculture biologique. Entre 2014 et 2019, le vignoble AB a progressé de 70%.
Pourquoi ce choix ? Qu’est-ce que cela change pour les domaines et les vins ? En quoi consiste la viticulture biologique ?
Voici les informations importantes à savoir sur l’agriculture biologique dans les vignes.
Qu’est-ce que l’agriculture biologique ?
L’agriculture biologique est un mode de production agricole excluant l’emploi de substances de synthèse, tels que les pesticides, les médicaments, les engrais de synthèse et les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM).
Les exploitations en agriculture biologiques doivent répondre aux exigences de la réglementation de l’Union Européenne ou aux cahiers des charges homologuées de l’Institut national de l’origine et de la qualité.
Ce mode de production se veut respectueux des hommes, des femmes, des animaux et de l’environnement.
Pourquoi passer à l’agriculture biologique ?
Les raisons de passer à l’agriculture biologique sont diverses et variées :
- Préserver la santé des exploitants et celle de leurs proches en évitant les produits de synthèse
- Prendre soin de l’environnement
- Le partage des valeurs de l’agriculture biologique : la proximité avec l’environnement, la localité ; le consommateur, avec l’histoire, …
- La qualité gustative des produits AB
- Un meilleur revenu car des produits en AB se vendent plus cher
- Bénéficier des aides de l’Etat
- Une demande provenant des clients et des fournisseurs
- Se différencier par rapport à la concurrence
- Accéder à de nouveaux marchés
- Améliorer son image
- Pérenniser son exploitation à long terme
Le cahier des charges AB
La viticulture biologique est régie par un règlement européen CE 2092/911, commun à l’ensemble des pays de l’Union Européenne. Depuis 2012, le règlement UE N° 203/2012 encadre la production de vin biologique.
Ce cahier des charges complet et strict liste les produits et techniques à utiliser pour la conduite de l’agriculture biologique, notamment concernant l’entretien, la fertilisation, et la lutte contre les maladies.
Le respect de ce cahier des charges est assuré par des contrôles effectués par des organismes certificateurs agréés par l’état tels que Ecocert, Qualité France ou encore Ulase.
Source : Vignevin.com
La conversion en AB
Avant que le domaine soit reconnu en AB il y a une période de conversion de 3 ans.
Le producteur devra choisir un organisme certificateur (liste auprès de l’Agence Bio) et y déposer un dossier. Il devra ensuite notifier l’Agence Bio du début de sa conversion.
Des contrôles seront alors régulièrement effectués pour s’assurer de la bonne mise en pratique de l’agriculture biologique.
Des investissements étant souvent nécessaires, le viticulteur peut également demander des aides afin d’être accompagné au mieux dans sa transition.
Un dossier de demande d’aide peut donc être déposé auprès de votre département ou auprès de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB) de votre région.
La vinification en AB
En plus de la culture de la vigne, le procédé de vinification doit lui aussi répondre à un cahier des charges précis.
Les vins biologiques doivent être élaborés à partir d’ingrédients d’origine biologique. Les additifs ne sont pas autorisés à être ajoutés dans le processus.
Plus d’informations sur la grille d’évaluation des pratiques œnologiques
Les ingrédients mais également les techniques de traitements du vin, comme les traitements techniques, les traitements de stérilisation, le taux de sulfites ou encore la filtration sont spécifiés dans le cahier des charges du vin biologique.
Tout comme l’entretien de la terre, des contrôles sont régulièrement effectués.
Les labels de l’agriculture biologique
De nombreux labels et certifications peuvent être attribués à une bouteille de vin. Mais tous ne veulent pas dire la même chose.
Décryptons ces différences.
- Label Bio Européen est le plus répandu des labels. Il atteste que la culture et la vinification ont été menées en biologique. Un contrôle régulier a été effectué.
- Nature & Progrès et Biocohérence : Le label européen étant jugé trop souple, certains producteurs ont mis en place un label avec un cahier des charges plus strict. La vente en grande distribution y est par exemple interdite.
- Demeter et Biodyvin : Ces labels attestent une production en biodynamique. La biodynamique se différencie par un travail en amont pour favoriser l’écosystème naturel de la vigne. Il se base également sur le calendrier lunaire pour les travaux de la vigne.
- Terra Vitis et HVE favorisent une viticulture durable et respectueuse de la biodiversité. Le Label Haute Valeur Environnementale (HVE) est issu du Grenelle de l’Environnement.
- AVN et SAINS : Extrêmement rare, ces labels répondent à un cahier des charges très strict où les producteurs interviennent un minimum pour favoriser le rythme de la nature. Ces vins sont communément appelés « vins natures ».
- V-Label : Assez récent, ce label européen garanti un vin végan, c’est-à-dire qu’aucun produit d’origine animal intervient dans la vinification.
Les vins biologiques
Le traitement de vignes ainsi que la vinification sont différents dans une agriculture biologique.
Mais cela change-t-il le goût du vin ? Comme partout, cela dépend de comment le vin est fait et de sa qualité.
Antoine Gerbelle, dans son interview pour La Revue des Vins de France explique : « Quand ils sont bien faits, les vins bio expriment une maturité plus savoureuse, plus digeste. C’est comme lorsqu’on déguste un bon fruit d’un arbre fruitier dans la force de l’âge : il n’est pas plus mûr que les autres, mais il offre davantage de présence en bouche, une présence qui ne repose pas que sur la sucrosité mais dans l’équilibre des saveurs. ».
Il ajoute également, sur les vins rouges « Lors de dégustations de vins rouges, je remarque souvent, dans les vins bio, la présence en bouche d’une expression florale qui apparaît avant le fruit. Ces notes florales sont très rares dans les rouges issus de la viticulture classique. »
Le marché du vin biologique
La production de la viticulture biologique augmente d’année en année afin de répondre à une demande grandissante des consommateurs.
En effet, 36% des Français boivent de façon habituelle, régulière ou de temps en temps des bouteilles de vin AB. Alors que la moyenne de nos voisins européens est de 29%.
Pour 41% la mention « bio » constitue un critère d’achat. 56% ont une opinion positive du vin bio, et 48% voudraient un plus large choix de vins bio là où ils réalisent leurs achats.
En 2020, le chiffre d’affaires du vin biologique était de 1.1 milliards d’euros.
45% du chiffre d’affaires des vins biologiques est réalisé en vente directe. Les cavistes, épiceries fines ont une part de 23%. Ils devancent la grande distribution à 21%. Les distributeurs spécialisés bio totalisent 10% des parts de marché.
Le marché est en pleine expansion, les chiffres ne cessent d’augmenter et le bio attire de plus en plus les consommateurs.
Les transactions de domaines en AB vu par Ampelio
Nous constatons une augmentation de la demande d’acquéreurs souhaitant reprendre des domaines déjà établis en agriculture biologique.
La valeur ajoutée dans leur sélection est claire : ne pas « perdre » de temps dans la conversion et profiter du retour d’expérience des exploitants.
Cela leur permet d’établir le positionnement de leur gamme des vins et de s’impliquer à la distribution plutôt qu’à la production.
Il s’agit de profils acquéreurs convaincus par la viticulture biologique et ses valeurs.
La conversion est technique et couteuse, c’est un alors un risque important dans la reprise d’un domaine viticole pour un non-initié ; et pour celui qui est issu de la filière viticole, il sait que ces années de conversion sont à la fois un précieux gain de temps mais également un effet vertueux dans l’avenir de leurs terroirs.
De manière concrète, Ampelio constate sur ces dernières années :
En 2019 : vente de 2 domaines AB :
En 2022 : vente de 4 domaines AB
- Domaine des Petits Grouas, 15 hectares en Anjou
- Domaine Gérard Leroux, 12 hectares en Anjou
- Le Château de la Roche en Loire, 6 hectares en Touraine
- Domaine du Fresche, 28 hectares en Anjou
Ainsi qu’un domaine en conversion AB, le Domaine des Coteaux Blancs, 21 hectares en Anjou
Aujourd’hui, Ampelio propose à la vente plusieurs domaines viticoles en AB ou en conversion AB.
Vous pouvez nous contacter pour plus d’informations.
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Vous avez une question concernant la vente ou l’achat d’un domaine viticole ?
Notre équipe se fera un plaisir d’échanger avec vous sur votre projet et répondre à toutes vos interrogations.
Ampelio, c’est 10 ans d’expérience dans l’accompagnement et le conseil en transactions viticoles sur la Vallée de la Loire.
Par téléphone au 02 41 09 17 51
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